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31 mai 2007

Croix-Rousse : un quartier en mutation

X_rousseCe matin, en ouvrant ma boîte aux lettres, je découvre la carte de visite d’une agence immobilière me stipulant qu’elle est à la recherche d’appartements à acheter dans mon immeuble. Et bien ça y est ! La machine spéculative est en marche dans ce quartier de la Croix-Rousse, à cheval sur le 1er et le 4ème arrondissement de Lyon. Dans les années 70, cette colline située à la limite nord de Lyon était plutôt mal famée. Il ne faisait pas bon s’y promener : on disait d’elle qu’elle était un coupe-gorge. Trente cinq années plus tard, la place de la Croix-Rousse, point central de ce faubourg, compte de nombreuses banques, cabinets d’assurances et agences immobilières. On peut s’interroger sur l’origine de cette mutation à la fois sociale et urbaine. L’initiative appartient-elle aux habitants ou au politique ? La statut de JM Jacquard, « bienfaiteur des ouvriers de soie » et placée au centre de la place nous rappelle que le coin était avant tout populaire. Il le demeure pourtant même si l’on voit arriver de nouvelles catégories sociales plus aisées. Il est maintenant cosmopolite, à en observer ses habitants. Depuis les années 90, de nombreux travaux de réaménagement ont été réalisés par la Ville de Lyon. L’urbanisme s’est vu transformé et de nombreux commerces se sont ouverts. Le tissu associatif et culturel y est aussi historiquement très largement développé. Croix-Rousse est aujourd’hui un quartier entreprenant qui aura su tirer parti du dynamisme de ses habitants et d’une politique active de revitalisation.

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29 mai 2007

L’art et la manière

L_art_et_la_mani_reC’est un jeudi matin comme bien d’autres et c’est jour de marché pour les croix-roussiens. Comme tous les jours de la semaine excepté le lundi, le marché se déploie à l’aube sur le boulevard de la Croix-Rousse. Maraîchers, fromagers, bouchers et autres grossistes installent leurs rayons. L’ambiance y est plutôt décontractée et bon enfant. Chacun a sa place, ses arguments et surtout ses méthodes de vente. Les commerçants rivalisent de slogans pour capter et ramener le client. « cinq euros cinquante la caisse ! Qui dit mieux ? Allez on s’réveille ! », crie l’un des primeurs qui veut attirer l’attention. Et ça marche ! Les badauds ralentissent au passage de ce stand décidément bruyant. « N’hésitez pas, on débarrasse ! » lance-t-il à une vieille dame un peu regardante sur les fraises. « Mais il était moins cher ce matin !» rétorque alors son voisin d’en face en ricanant et dont les rayons sont également convoités. Les gens s’y arrêtent régulièrement, observant la marchandise. Pourtant, il ne scande rien de particulier. Il est seulement placé à un endroit stratégique : en bord de rue. Son voisin de droite, situé de l’autre côté, a quant à lui choisi la mise en garde : un grand tableau noir placé devant son étale indique : « Pain super bon ». Il est midi passé et l’heure est au rangement. Les derniers clients se pressent pour faire « de bonnes affaires », leurs dit-on. Bientôt, les machines seront là pour le grand nettoyage. De toute façon, on remet ça demain…

15 mai 2007

Tous à la Pref !

L’achat d’une nouvelle voiture oblige tout un chacun à se rendre dans un bâtiment d’Etat : la préfecture. C’est sur les berges du Rhône, au 14 bis quai Général Sarrail dans le 6ème arrondissement de Lyon que vous devrez vous rendre afin d’accomplir cette démarche obligatoire et nécessaire pour le changement de la carte grise. Prévoir une bonne demie journée !

L’accomplissement de ce devoir administratif vous conduira au premier étage d’un bâtiment apparemment rénové depuis peu, et entièrement dédié à ces formalités. La première étape consiste à récupérer le précieux ticket qui fera de vous, deux êtres inséparables. Pour cela, il suffit de se rendre au bureau d’accueil situé face aux escaliers ; bureau tenu par un homme qui, suite à une rapide explication de votre venue, vous délivrera le bon et indispensable coupon sur lequel figure un numéro presque vital.

Vous prendrez ensuite place, après vous être assuré que rien ne manque à votre dossier, sur l’un des sièges en plastique alignés dans la salle d’attente et rivés vers le compteur à cristaux liquide noir, seul point de convergence de tous les regards, et sur lequel des chiffres rouges déPreffilent au son strident d’une sirène d’alerte. Biiiip. La cinquantaine de citoyens automobilistes présents vérifie consciencieusement le chiffre indiqué sur leur papier. Un homme d’une soixantaine d’années, apparemment là depuis quelques temps, compte à voix haute les numéros qui défilent plus ou moins vite. Faîtes vos jeux ! Il ne s’agit bien sûr pas d’oublier sa position et de laisser passer son tour. La concentration est donc de rigueur.

Sous le panneau se dessine l’entrée d’une seconde pièce toute en longueur où se succèdent de part et d’autre une dizaine de box portants chacun une lettre. Une plante légèrement jaunâtre apporte un soupçon de vie à cet endroit plutôt académique. L’heureux  favori désigné par le tableau numérique s’y engouffre sans demander son reste. Dans la salle, les retardataires finissent de remplir le formulaire-type nécessaire à l’obtention du nouveau document. L’oublie d’une pièce justificative majeure pourrait remettre en cause toute l’organisation de sa journée. Les stylos s’échangent. L’attention et la réflexion est maximale, la cordialité de mise. Pourtant, une jeune fille assise et adossée contre un pilier a l’air de s’être assoupie.

Le ticket indique qu’il y a déjà plus de quarante personnes en attente. L’homme derrière le comptoir ne peut absolument pas dire combien de temps cela prendra : « c’est très variable ! ». Un défilé presque incessant renouvelle constamment les personnes présentes dans le hall. Une file d’attente se forme d’ailleurs devant le comptoir.

Le sexagénaire qui récitait les chiffres à haute voix comme pour se donner du courage, souffle à présent en regardant sa montre. On peut néanmoins déceler sur son visage une mine réjouit, presque de satisfaction. La sirène retentit une énième fois. Elle indique maintenant le chiffre 154 suivit de la lettre K. L’homme se lève en compagnie de sa femme et se dirige vers les box. Plus que 28 personnes…

7 mai 2007

98 – 2007, même combat !

98_2007__m_me_combat__Il est 20h00 hier soir quand la France découvre le résultat de la finale présidentielle et le visage de Nicolas Sarkozy sur son petit écran. Même si les scores étaient connus par certains dès 18h00, le suspense est resté entier jusqu’à la fin du temps réglementaire. Les supporters de Ségolène Royal massés en nombre rue de Solferino attendent le coup de sifflet final, espérant encore un possible hold-up de dernières minutes. De l’autre côté de la Seine, rue d’Enghien, une foule de hooligans déchaînés, agitants ballons bleus et drapeaux tricolores, soutiennent leur capitaine, en passe de devenir l’Homme du match comme l’annonçaient déjà depuis plusieurs jours les sondages. La meneuse socialiste ne joue pas les prolongations pour s’exprimer, tout sourire, à 20h03 très précisément. Elle annonce : « j’ai donné toutes mes forces et je continue avec vous, près de vous ». De son côté, le nouveau « renard des surfaces » s’engouffre dans une voiture noire, fenêtres ouvertes et agite la main en signe de victoire, direction le podium de la Place de la Concorde où une foule plus nombreuse l’attend dans une ambiance surchauffée et musicale. Une horde de journalistes à moto fait le pressing derrière le véhicule présidentiel, à la limite de l’obstruction. Les speakers commentent ce tour d’honneur dans Paris, ne laissant rien échapper à leurs caméras. Sur l’immense place, un important dispositif scénique a été installé, afin de recevoir les quelques people - chanteurs, fidèles supporters du leader UMP. Après la traversée musclée d’une foule gratifiante, marqué de près par sa femme Cécilia et ses deux belles-filles, le nouveau chef de l’Etat atteint enfin, non sans quelques passements de jambe, l’estrade où il prononcera un discours, insistant sur ses missions et son rôle de président « de tous les français ». Plus tard, des militants adverses déçus provoqueront quelques heurts Place de la Bastille, lieu symbolique de la Révolution Française. « Pas de match nul ! Il n’y a qu’un seul vainqueur », essayaient d’expliquer aux casseurs les invités politiques des différents plateaux de télévision. Il faudra tout de même attendre le résultat définitif donné par le premier arbitre du match, le Conseil Constitutionnel. Un air de déjà vu flottait en ce dimanche soir sur l’hexagone, à l’heure où sport-spectacle rime avec politique-spectacle …

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